f Tonton Nestor


Tonton Nestor

Tonton Nestor,
Vous eûtes tort,
Je vous le dis tout net.
Vous avez mis
La zizani’
Aux noces de Jeannett’.
Je vous l’avou’,
Tonton, vous vous
Comportâtes comme un
Mufle achevé,
Rustre fieffé,
Un homme du commun.

Quand la fiancé’,
Les yeux baissés,
Des larmes pleins les cils,
S’apprêtait à
Dire » Oui da ! «
A l’officier civil,
Qu’est-c’ qui vous prit,
Vieux malappris,
D’aller, sans retenue,
Faire un pinçon
Cruel en son
Eminence charnue ?

Se retournant
Incontinent,
Ell’ souffleta, flic-flac !
L’ garçon d’honneur
Qui, par bonheur,
Avait un’ tête à claqu’,
Mais au lieu du
» Oui » attendu,
Ell’ s’écria : » Maman ! «
Et l’ mair’ lui dit :
» Non, mon petit,
Ce n’est pas le moment. «

Quand la fiancé’,
Les yeux baissés,
D’une voix solennell’
S’apprêtait à
Dire » Oui da ! «
Par-devant l’Eternel,
Voila mechef
Que, derechef,
Vous osâtes porter
Votre fichue
Patte crochue
Sur sa rotondité.

Se retournant
Incontinent,
Elle moucha le nez
D’un enfant d’choeur
Qui, par bonheur,
Etait enchifrené,
Mais au lieu du
» Oui » attendu,
De sa pauvre voix lass’,
Au tonsuré
Désemparé
Elle a dit » merde «, hélas !

Quoiqu’elle usât,
Qu’elle abusât
Du droit d’être fessu’,
En la pinçant,
Mauvais plaisant,
Vous nous avez déçus.
Aussi, ma foi,
La prochain’ fois
Qu’on mariera Jeannett’,
On s’ pass’ra d’vous,
Tonton, je vous,
Je vous le dis tout net.