f Si le bon Dieu l’avait voulu


Si le bon Dieu l’avait voulu (poème de Paul Fort)

Si le Bon Dieu l’avait voulu – lanturlette, lanturlu –
j’aurais connu la Cléopâtre, et je ne t’aurais pas connue.
J’aurais connu la Cléopâtre, et je ne t’aurais pas connue.
Sans ton amour que j’idolâtre, las ! que fussé-je devenu ?

Si le Bon Dieu l’avait voulu, j’aurais connu la Messaline,
Agnès, Odette et Mélusine, et je ne t’aurais pas connue.
J’aurais connu la Pompadour, Noémi, Sarah, Rebecca,
la Fille du Royal Tambour, et la Mogador et Clara.

Mais le Bon Dieu n’a pas voulu que je connaisse leurs amours,
je t’ai connue, tu m’as connu – gloire à Dieu au plus haut des nues !
– Las ! que fussé-je devenu sans toi la nuit, sans toi le jour ?
Je t’ai connue, tu m’as connu – gloire à Dieu au plus haut des nues !