f Pénélope


Pénélope

Toi l’épouse modèl’, le grillon du foyer,
Toi, qui n’as point d’accroc dans ta rob’ de mariée,
Toi, l’intraitable Pénélope,
En suivant ton petit bonhomme de bonheur,
Ne berces-tu jamais, en tout bien tout honneur,
De joli’s pensées interlopes,
De joli’s pensées interlopes ?

Derrière tes rideaux, dans ton juste milieu,
En attendant l’retour d’un Ulyss’ de banlieu’,
Penchée sur tes travaux de toile,
Les soirs de vague à l’âme et de mélancoli’,
N’as tu jamais en rêve, au ciel d’un autre lit,
Compté de nouvelles étoiles,
Compté de nouvelles étoiles ?

N’as-tu jamais encore appelé de tes voeux
L’amourette qui pass’, qui vous prend aux cheveux
Qui vous conte des bagatelles,
Qui met la marguerite au jardin potager,
La pomme défendue aux branches du verger,
Et le désordre à vos dentelles,
Et le désordre à vos dentelles ?

N’as-tu jamais souhaité de revoir en chemin
Cet ange, ce démon, qui son arc à la main,
Décoche des flèches malignes,
Qui rend leur chair de femme aux plus froides statu’s,
Les bascul’ de leur socl’, bouscule leur vertu,
Arrache leur feuille de vigne,
Arrache leur feuille de vigne ?

N’aie crainte que le ciel ne t’en tienne rigueur,
Il n’y a vraiment pas là de quoi fouetter un coeur
Qui bat la campagne et galope !
C’est la faute commune et le péché véniel,
C’est la face caché’ de la lune de miel
Et la rançon de Pénélope,
Et la rançon de Pénélope.