f Les amoureux des bancs publics


Les amoureux des bancs publics

1
Les gens qui voient de travers
Pensent que les bancs verts
Qu’on voit sur les trottoirs
Sont faits pour les impotents ou les ventripotents.
Mais c’est une absurdité,
Car, à la vérité,
Ils sont là, c’est notoir’,
Pour accueillir quelque temps les amours débutant’s.

Refrain
Les amoureux qui s’ bécott’nt sur les bancs publics,
Bancs publics, bancs publics,
En s’ fouttant pas mal du regard oblique
Des passants honnêtes
Les amoureux qui s’ bécott’nt sur les bancs publics,
Bancs publics, bancs publics,
En s’ disant des » Je t’aim’ » pathétiqu’s,
Ont des p’tit’s gueul’ bien sympatiqu’s !

2
Ils se tiennent par la main,
Parlent du lendemain,
Du papier bleu d’azur
Que revêtiront les murs de leur chambre à coucher…
Ils se voient déjà, douc’ment,
Ell’ cousant, lui fumant,

Dans un bien-être sur,
Et choisissant les prénoms de leur premier bébé…

Refrain

3
Quand la saint’ famill’ Machin
Croise sur son chemin
Deux de ces malappris,
Ell’ leur décoche en passant des propos venimeux…
N’empech’ que tout’ la famille
(Le pèr’, la mèr’, la fill’,
Le fils, le Saint-Esprit…)
Voudrait bien, de temps en temps, pouvoir s’ conduir’ comme eux.

Refrain

4
Quand les mois auront passé,
Quand seront apaisés
Leurs beaux rêves flambants,
Quand leur ciel se couvrira de gros nuages lourds,
Ils s’apercevront, émus,
Qu’ c’est au hasard des ru’s,
Sur un d’ ces fameux bancs,
Qu’ils ont vécu le meilleur morceau de leur amour…

Refrain